top of page

Archives audiovisuelles du Sénégal

PROJET DE RECUPERATION, RESTAURATION, CONSERVATION ET VALORISATION DU PATRIMOINE AUDIVISUEL SENEGALAIS POUR LA RECONSTITUTION DE LA CINEMATHEQUE SENEGALAISE

​

Projet mis en place en par l’Association MamiWata et la Direction de la Cinématographie du Sénégal

(Ministère de la Culture et de la Communication). Documentation photo des phases du projet

 

  • Objectif général

Le projet a pour but de créer une nouvelle archive reconstituée du patrimoine audiovisuel sénégalais afin de pouvoir conserver, valoriser et diffuser ses contenus sur le territoire national et international.

Plusieurs archives ont été isolées pendant les dernières années de recherche et de dialogue avec les professionnels locaux, historiens, spécialistes de la culture et du patrimoine.

 

A - Sauvegarder une archive en train de disparaître

La nécessité de retrouver le passé pour le recontextualiser et réfléchir à un nouveau sens du présent est désormais un besoin collectif prioritaire.

 

B- Mise en circulation d’outils pour une lecture de l’histoire

La Direction de la cinématographie sénégalaise avec les partenaires principaux du projet, le technicien restaurateur audiovisuel et historien Marco Lena et l’artiste vidéaste Tiziana Manfredi, souhaitent récupérer ce passé raconté en images et le remettre en circulation grâce à des actions de mise en valeur pour la collectivité avec pour objectif d’ouvrir la voie et de déclencher des processus de réflexion et de lecture de l’histoire dans la construction consciente du présent.

 

  1. Condition des archives cinématographiques au Sénégal

La problématique de la conservation des archives est depuis longtemps un sujet sensible de l’historiographie sénégalaise. De nombreux intellectuels ont alerté sur l’état d’abandon des archives, de leur dégradation et la perte conséquente de sources capitales pour la construction d’un récit historique.

 

A - État des lieux.

Selon un inventaire effectué en 2012 par la Direction de la Cinématographie, sur les 6000 bobines relevant de l’ancienne archive, seulement 500 (8,3%) restent aujourd’hui en état d’être visionnées et sauvegardées. Parmi ces 500 bobines seules 51 ont été cataloguées avec précision permettant de rassembler des informations quant au format, au support et au contenu.

Depuis 2017 plusieurs échanges ont été menés entre les deux techniciens Marco Lena et Tiziana Manfredi, et la DCI sujet du besoin pressant d’intervention pour la sauvegarde des archives. Au cours de ces discussions, l’urgence de mettre en place un plan d’action s’est imposée de manière indéniable.

 

Au sein de plusieurs archives consultées et examinées par le restaurateur, la disparition de la majeure partie du matériel filmique a été constatée.  Les bobines restantes présentent des signes de détérioration majeurs tels que des traces de moisissure, de champignons, des phénomènes de détachement de la gélatine du film et des syndromes dit « du vinaigre », L’ensemble de ces facteurs constatés attestent de la mise en péril du matériel restant.

 

Néanmoins, certaines bobines ont présenté des résultats négatifs aux tests d'acidité effectué sur place pendant le mois de mars 2018, laissant un espoir quant à la préservation d’une partie de l’archive.

 

B - Prioriser l’action : les Actualités sénégalaises, 1960 - 1980

En novembre 2019, les trois partenaires principaux : la Direction de la Cinématographie sénégalaise avec son ancien directeur M. Hugues Diaz, M. Marco Lena et Mme Tiziana Manfredi, ont initié la première étape du projet d’archivage sur une base autofinancée.

L’intervention prioritaire s’est concentrée sur le fonds d’archives de l’ancien Ministère de la Communication et de l’Information qui rassemble notamment les Actualités sénégalaises produites depuis l’Indépendance du Sénégal jusqu’aux années ’80 , ainsi qu’une archive photographique conséquente qui comprend des négatifs et des positifs des différents formats et époques.

Cette archive photo couvre la période des années 1960 à 2000, ainsi qu’une documentation de l’époque coloniale des années 1950.

La collection est composée par de plaques en verre (support photographique constitué d'une plaque de verre et d'une couche d’émulsion photographique, en usage principalement pour la documentation de l’époque coloniale), et des négatifs 6X6 et 35 mm. Ces sont les deux principaux formats de support photographique utilisés par le service photo du Ministère de la Communication et de l’Information sénégalais. Le 6X6 a été utilisé comme format standard jusqu’aux années 1976, quand a été remplacé par le format 35 mm exploité jusqu’aux années 2000, moment d’arrivée au service photo du numérique.

 

Pour permettre le démarrage de cette intervention M. Marco Lena a construit une table visionneuse qui permet l’identification du contenu réel des premières bobines. A l’heure actuelle, le procès d’identification est en cours au centre de stockage. La progression de ce nouveau recensement se fait en confrontation avec le denier inventaire daté en 2012 afin de vérifier la présence effective des éléments listés. Cependant, pour ce qui concerne la numérisation, un déplacement du matériel filmique était nécessaire pour permettre l’intervention complexe au sein de laboratoires spécialisés.

 

Les locaux de stockage ont été installés au cours du mois d’avril 2020. Tout le matériel d’archive, vidéo, photo et les éléments filmiques, sont désormais en sécurité au siège de la Direction de la cinématographie à Dakar.

 

Malgré des pistes encourageantes, il reste nécessaire d’effectuer un état des lieux pour les autres archives existantes sur le territoire national et qui ne sont pas encore entrées sous la responsabilité du Ministère de la Culture. L’urgence d’une identification de ces fonds de ressources historiques demeure ; et une action d’analyse croisée avec l’ensemble des ministères permettrait de constater l’état de santé du fonds d’archives et d’évaluer dans sa globalité l’héritage du patrimoine audio-visuel du Sénégal.

​

Pour le dossier complet du projet contactez : ateliermamiwata@gmail.com

​

Principaux partenaires du projet :

Cinématheque de Toulouse

Institut Français de Dakar

Goethe Institut de Dakar

Isituto Italiano di Cultura di Dakar

Cineteca Nazionale di Roma / CSC

​

* « Syndrome du vinaigre »: phénomène de détérioration du support des films

bottom of page